8. Quel est le verdict des Sociétés médicales ?

Beaucoup de sociétés savantes, de sociétés médicales et d’organisations internationales ont pris position sur l’emploi des techniques médicales pour le choix par convenance personnelle du sexe de l’enfant. Presque toutes se sont prononcées contre.

L’Association médicale du commonwealth, l’Association médicale canadienne, la Société des gynécologues du Canada ont dit non, dès 1994, considérant que le choix par préférence personnelle du sexe de l’enfant introduisait une discrimination entre les genres et qu’il était contraire à l’éthique.

La Société américaine de médecine de reproduction a refusé, on l’a vu, la sélection des embryons pour le choix du sexe, mais n’avait pas totalement récusé le tri des spermatozoïdes : « Il est sans doute prématuré de déclarer qu’en aucun cas la sélection du sexe pour raison non médicale ne peut être réalisée, sans prendre en compte les méthodes techniques proposées. » conclut-elle.

Le Collège américain des obstétriciens et gynécologues, dans son opinion du Comité scientifique de 1996, s’est opposé, on l’a vu, à la sélection du sexe pour raisons non médicales, affirmant qu’elle était contraire à l’éthique [20].

L’Organisation mondiale de la santé, l’OMS, a déclaré à Genève en 1998 : « L’usage du diagnostic prénatal […] pour la sélection du sexe, en dehors des maladies génétiques liées au sexe, n’est pas acceptable ». Déjà en 1994, les Nations Unies avaient posé ce principe d’équité dans l’égalité des genres, lors de la conférence du Caire sur la population et le développement [21].

La Haute autorité britannique pour la fertilité et l’embryologie humaines, la HFEA, s’est ralliée en 2003, à son opinion publique pour récuser le choix du sexe pour convenance personnelle : « L’opinion du public suggère que les dimensions morales et familiales priment sur un choix consumériste. Les citoyens considèrent les enfants comme des dons dont l’acceptation ne devrait pas dépendre du sexe auquel ils appartiennent ». En 2003 pourtant, le comité d’éthique de la Société européenne pour la reproduction humaine et l’embryologie, l’ESHRE, s’est partagé à parts égales entre pour et contre.

Le Comité d’éthique de la Fédération internationale des gynécologues et obstétriciens, la FIGO, s’était prononcé, en 1994, contre le choix du sexe, avec une ouverture franche concernant le tri des spermatozoïdes qui constituait « une méthode acceptable ». En 2005, ce même Comité, renouvelé, a renversé la vapeur sur le tri des spermatozoïdes, l’assimilant aux autres méthodes et le condamnant tout autant comme étant une démarche de discrimination des genres contraire à l’éthique.

Les directives du comité de la FIGO s’adressent aux gynécologues du monde entier. Elles méritent donc d’être exposées.

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